En Bourgogne-Franche-Comté, un peu plus de 8 800 personnes travaillent dans les 147 établissements de la filière électronique, soit près de 1 % des salariés de la région. Dans un contexte européen de renforcement de la filière, les effectifs ont nettement augmenté ces cinq dernières années (+6,1 %). L’emploi salarié permanent progresse de 1,8 % entre décembre 2023 et 2024 tandis qu’il diminue de 0,3 % dans l’industrie. La hausse des effectifs se situe principalement dans l’Yonne, en Côte-d’Or et en Saône-et-Loire.
Bien que l’emploi intérimaire se replie sur un an en 2024, celui-ci croît de 27 % par rapport à décembre 2019. Dans l’industrie, le niveau des effectifs intérimaires de fin 2024 se situe 15 % en dessous de fin 2019.
Cette dynamique de l’emploi se retrouve dans les embauches de salariés (hors intérimaires) qui sont nettement supérieures par rapport à 2022. Un peu plus de six recrutements sur dix s’effectuent sous la forme d’un contrat à durée indéterminée (CDI), soit 16 points de plus que dans l’industrie. Cependant, cette part diminue de 2 points entre 2022 et 2024. Les pratiques d’embauches sont très différentes d’un secteur à l’autre. Les deux tiers des embauches dans la fabrication de composants et de système informatiques, électroniques et optiques sont des CDI alors que ce type de contrat représente seulement 44 % des embauches dans la fabrication de machines spécialisées.
Dans le même temps, les départs de la filière sont moins nombreux en 2024 qu’en 2023. Les démissions, en baisse par rapport aux deux années précédentes, restent le premier motif de départ. Leur part dans la filière électronique est équivalente à l’industrie. En revanche, la proportion de départs à la retraite est plus élevée dans la filière que dans l’industrie.
Enjeux : La filière électronique rassemble tous les acteurs de la fabrication électronique en France : production de composants électroniques, de connectique ou de circuits imprimés, conception et assemblage de cartes et sous-ensembles électroniques, distribution ou encore édition de logiciels embarqués et d’outils logiciels pour la conception des systèmes électroniques. Elle réalise un chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros, mobilise 8 000 chercheurs dans les organismes de recherche publics, et génère 170 000 emplois indirects et 80 000 emplois directs. L’industrie électronique française est traditionnellement répartie autour de pôles régionaux spécialisés : la région Auvergne Rhône Alpes et le Grand Ouest. La filière de l’électronique est irriguée en amont par un tissu dense de laboratoires, écoles et universités dans des domaines d’expertises allant des matériaux de pointe pour la micro-, nano- et optoélectronique à la création et au développement d’outils complexes d’aide à la conception de circuits et de systèmes. La signature du contrat stratégique de filière a eu lieu en mars 2019, fixant des priorités pour une meilleure structuration, une meilleure visibilité, le financement pérenne et la formation des acteurs de la filière de l’industrie électronique. Dans un contexte géostratégique complexe, et pour sécuriser l’approvisionnement des filières industrielles et stratégiques, l’Union européenne et la France ont décidé de renforcer leur position dans la filière électronique au travers du Chips Act européen, des domaines stratégiques du plan France 2030. Le Chips Act définit une stratégie globale pour l’Union dans le domaine des semi-conducteurs en articulant des objectifs en matière de recherche, d’innovation, d’augmentation des capacités de production, d’accroissement des viviers de compétence et de sécurisation des approvisionnements. Par ailleurs, un nouveau Projet Important d’Intérêt Européen Commune (PIIEC) a été lancé en 2023, le PIEEC Microélectronique et Connectivité. Il prévoit le soutien des États membres à des projets industriels de grande ampleur, pour construire une chaîne de valeur à l’échelle européenne sur des secteurs hautement stratégiques dans le cadre de la réindustrialisation de l’Europe, en particulier de la microélectronique. |
En Bourgogne-Franche-Comté, la majorité des établissements et des emplois de la filière électronique s’articule autour de :
la fabrication d’équipements électriques et électroniques englobant la production de matériel électrique comme les transformateurs, les moteurs électriques, ainsi que les équipements de télécommunications
la fabrication de composants et de systèmes informatiques, électroniques et optiques incluant la production de semi-conducteurs, de circuits imprimés et de dispositifs optiques
et la fabrication de machines spécialisées comprenant la fabrication de machines pour des applications spécifiques, telles que les équipements médicaux, les machines-outils et les équipements de production industrielle.
La filière comptabilise 147 établissements. Elle compte peu de gros établissements. Parmi eux figurent des établissements relevant d’entreprises mondialement connues comme Flowbird (systèmes de billetterie et de stationnement intelligents), Schneider Electric (spécialisé dans la gestion de l’énergie et les automatismes), Safran Electronics & Defense (solutions en optronique, avionique, électronique).
La filière électronique est particulièrement implantée dans la Communauté Urbaine du Grand Besançon Métropole, la Métropole de Dijon et la Communauté d’Agglomération du Grand Sénonais.
Les établissements de la filière électronique sont majoritairement de petite à moyenne taille. En 2024, 69 établissements emploient entre 10 et 49 salariés. Ils représentent 47 % des établissements employeurs et 17 % de l’emploi salarié du secteur. Une grande partie des salariés travaille donc dans un nombre réduit de plus grands établissements, ce qui suggère une concentration de l’emploi dans quelques grands établissements.
Source : Dares-MMO, décembre 2024/traitement SESE Dreets Bourgogne-Franche-Comté.