Le service études, statistiques, évaluation de la Dreets
Bourgogne-Franche-Comté a exploité les données extraites du SI-SIAO pour
produire une analyse régionale des personnes sans-abri ayant fait appel
au 115 pour une demande d’hébergement en 2022. Ce travail a été conduit
en partenariat avec les Services intégrés d’accueil et d’orientation
(SIAO) de la région Bourgogne-Franche-Comté.
Cette première
production vise à fournir les chiffres-clés sur le nombre de demandes et
le profil des demandeurs.
9 200 personnes différentes soit 6 600 ménages, ont fait appel au moins
une fois au 115 pour une demande d’hébergement en
Bourgogne-Franche-Comté en 2022. Sur l’année, c’est 26 000 demandes
d’hébergement qui ont été exprimées auprès des SIAO de la région. Cela
représente en moyenne 3 demandes par personne. Cette fréquence des
demandes s’explique soit par le profil des personnes soit par les
caractéristiques du parc d’hébergement disponible. Le nombre de demandes
par personne est plus élevé pour les hommes, les adultes et les
personnes seules. Près de la moitié des demandes ont donné lieu à un
hébergement. Cela représente 5 600 personnes, au sein de 3 900 ménages,
qui ont pu être mises à l’abri au moins une fois dans l’année.
A
partir de septembre, le nombre de demandes d’hébergement d’urgence
augmente de manière significative. Cette évolution est dûe en partie à
la hausse du nombre de personnes faisant des demandes soit pour se
mettre à l’abri des aléas saisonniers soit parce qu’elles ont été
expulsées de leur logement (les expulsions locatives sont plus
nombreuses en amont de la période hivernale). Elle s’accompagne
également d’une hausse des demandes non pourvues et du nombre de
demandes par personne liée à la saturation ou à l’inadaptation des
dispositifs d’hébergement existants.
La légère baisse des demandes
à partir de novembre peut s’expliquer par la mise en place du plan
d’urgence hivernale ou « plan grand froid » qui mobilise des capacités
d’hébergement supplémentaires. Un autre élément d’explication donné par
les SIAO est le découragement des personnes devant la saturation des
hébergements à cette période.
Au niveau des départements, des
disparités existent en lien notamment avec l’organisation territoriale
du dispositif d’hébergement d’urgence, les capacités d’hébergement
disponibles et le profil des publics.
Méthodologie : Les données analysées sont déclaratives. Elles ont été saisies par le personnel du SIAO (volet 115) lors des appels téléphoniques des personnes au 115. Les appels au 115 donnent lieu à des demandes de prestations ou des demandes d’hébergement d’urgence. Les demandes de prestations sont exclues de l’étude. Ainsi, le terme « demande » désigne dans le baromètre uniquement les demandes d’hébergement d’urgence. Les données statistiques sur les demandes d’hébergement d’urgence exploitées dans ce travail ont été redressées après leur extraction du volet 115 de l’application SI-SIAO. En effet, les données brutes reflètent des pratiques différentes de saisies des demandes pourvues entre les SIAO liées au nombre de nuitées qu’il est possible de rattacher aux structures d’hébergements et qui donnent lieu à la création de renouvellement : ainsi pour une même durée d’hébergement, selon le dispositif et le département, un séjour pourra donner lieu à la création de dix demandes pourvues (si une seule nuit est rattachée au dispositif) ou à la création d’une demande pourvue (si dix nuits sont rattachées au dispositif). L’harmonisation de la méthode de comptage des demandes pourvues a donc été nécessaire pour pouvoir comparer les volumes et les caractéristiques des demandes entre les départements. Pour ce faire, une nouvelle demande est créée pour chaque demande d’hébergement et on comptabilise une demande par personne (adultes et enfants). La même règle de comptage a été appliquée à l’ensemble de l’extraction régionale. Une demande pourvue correspond à une demande générant une période continue d’hébergement dans la même structure. Tout changement de ménage, de département, une interruption dans la période d’hébergement génèrent une nouvelle demande. Les demandes non pourvues ne sont pas concernées par le redressement. Cette méthode a été validée par les 8 SIAO de la région. Champ de l’étude : - Attention ces chiffres ne prennent pas en compte toutes les personnes sans-abris qui ne recourent à aucun dispositif. - Cette analyse porte sur les demandes selon la “date de création” comprise entre le 01/01/2022 et le 31/12/2022. - La population couverte concerne les personnes ayant appelé le 115 pour lesquelles l’appel a été décroché. - Demandes d’hébergement au 115 dans tous les départements de la région Bourgogne-Franche-Comté hors demandes liées à l’accueil des Ukrainiens. - La majeure partie des données présentées ici sont relatives aux demandes effectuées par des personnes différentes (les adultes et les enfants). |
💬 Les
indicateurs de la demande sociale d’hébergement d’urgence à partir des
appels au 115 : - Le nombre total de demandes correspond à l’ensemble des demandes exprimées par des personnes différentes. - Le nombre de demandes exprimées en ménages est le nombre de demandes effectuées par des ménages différents. Un ménage peut être constitué d’une ou de plusieurs personnes. - Le nombre de personnes/ménages est le nombre de personnes/ménages différent(e)s ayant effectué une demande. |
Territoires | Nombre total de demandes | Nombre de personnes différentes ayant fait une demande | Nombre de demandes exprimées en ménage | Nombre de ménages différents ayant fait une demande | Nombre moyen de demandes/personne |
---|---|---|---|---|---|
Côte-d’Or | 5 949 | 1 843 | 5 267 | 1 218 | 3.2 |
Doubs | 4 168 | 1 887 | 3 211 | 1 420 | 2.2 |
Jura | 1 847 | 1 057 | 1 398 | 734 | 1.7 |
Nièvre | 2 657 | 734 | 2 415 | 595 | 3.6 |
Haute-Saône | 1 946 | 475 | 1 808 | 379 | 4.1 |
Saône-et-Loire | 4 016 | 1 696 | 2 835 | 1 218 | 2.4 |
Yonne | 3 220 | 1 252 | 2 621 | 884 | 2.6 |
Territoire de Belfort | 2 269 | 712 | 1 763 | 535 | 3.2 |
Bourgogne-Franche-Comté | 26 072 | 9 242 | 21 318 | 6 636 | 2.8 |
9 200 personnes différentes soit 6 600 ménages, ont fait appel au
moins une fois au 115 pour une demande d’hébergement en
Bourgogne-Franche-Comté en 2022 (figure 1). Différentes
raisons peuvent motiver le recours à l’hébergement d’urgence : l’absence
de logement, être mal logé, quitter le domicile parental, sortir d’un
établissement hospitalier, se séparer….
Sur l’année, certaines
personnes ont pu de nouveau avoir besoin d’être mises à l’abri ou ont dû
renouveler leurs demandes pour accéder à un hébergement. Par
conséquent, c’est au total 26 000 demandes d’hébergement qui ont été
exprimées auprès des SIAO de la région.
Sur l’ensemble des
personnes qui ont fait des demandes sur l’année, 60 % n’ont fait qu’une
demande et 5 %, 10 demandes et plus. Ces dernières ont toutefois généré
37 % du total des demandes de 2022. Cela explique que le nombre moyen
de demandes par personne en région soit de 2,8.
Les demandes par
personne peuvent être multiples en raison soit du profil des personnes
(par exemple des personnes qui ont recours plus régulièrement au 115)
soit des caractéristiques du parc d’hébergement disponible (par exemple
le manque de places dans les structures d’hébergement).
Au niveau des départements, il existe des disparités de répartition des demandes, de la population faisant appel au 115 et du nombre de demandes par personne en lien notamment avec la situation géographique, les capacités d’hébergement disponibles et les profils des publics. Le département qui compte la plus forte part de demandes est la Côte-d’Or (23 %), celui qui compte la plus forte part de personne est le Doubs (20 %) (figure 2). C’est dans la Nièvre et en Haute-Saône que le nombre moyen de demandes par personne a été le plus élevé (3,6 et 4,1). A l’inverse, il est plus faible dans le Jura, en Saône-et-Loire et dans le Doubs où il est de 2 (figure 1).
Le nombre de personnes appelant le 115 pour être hébergées fluctue
selon les différents mois de l’année comme le nombre de demandes.
Toutefois, une hausse progressive est observée pour le nombre de
personnes faisant des demandes à partir du mois de mai (avec une
légère baisse au mois d’août). Elle est plus prononcée pour le nombre
de demandes à partir du mois de juillet (figure 3).
Différentes raisons peuvent expliquer ces hausses : Les personnes
peuvent solliciter le 115 pour se mettre à l’abri des aléas saisonniers
(la canicule de 2022, l’arrivée des pluies et du froid à l’automne).
Elles peuvent aussi avoir besoin d’un hébergement d’urgence car elles
ont été expulsées de leur logement (le nombre d’expulsions locatives est
plus élevé en amont de la période hivernale). Face à ce nombre plus
élevé de personnes à héberger, les capacités d’hébergement disponibles
peuvent ne pas être suffisantes ou être inadaptées. Les personnes
doivent alors solliciter régulièrement le 115 pour tenter d’accéder à un
hébergement ce qui explique la hausse plus forte du nombre de demandes à
la fin de l’été. Ainsi, c’est au mois d’octobre que le nombre de
demandes par personne est le plus élevé (plus de 2 en moyenne).
La légère baisse du nombre de demandes sur novembre et décembre peut
s’expliquer par la mobilisation du plan d’urgence hivernale ou « plan
grand froid » qui mobilise des capacités d’hébergement
supplémentaires. Un autre élément d’explication donnée par les SIAO
est le découragement des personnes devant la saturation des hébergements
à cette période, les personnes ne recourrant plus au 115 pour être mises
à l’abri.
Le nombre plus élevé de demandes au mois d’octobre s’observe dans tous les départements de la région excepté la Côte-d’Or, le Jura et la Haute-Saône (figure 4). Cette tendance est particulièrement marquée dans la Nièvre, le Territoire de Belfort et la Saône-et-Loire. En octobre, ces 3 départements connaissent soit le plus fort, soit un des plus forts volumes de demandes par personne.
⚠️ Attention les moyennes mensuelles, comme toutes les moyennes, peuvent niveler des valeurs journalières qui peuvent être beaucoup plus élevées ou beaucoup plus faibles que celles observées sur le mois ou dans d’autres mois. |
💬 Une demande
est considérée comme pourvue lorsque qu’elle donne suite à une nuitée ou
à plusieurs nuitées consécutives dans le même hébergement. À ce jour, une analyse fine des demandes non pourvues n’est pas possible en raison de modes de comptage différents des motifs de refus par les SIAO et de consignes de mise à l’abri hétérogènes entre les préfectures. |
Réponse à la demande | Demandes (nb) | Demandes (en %) | Personnes (nb) | Personnes (%) |
---|---|---|---|---|
Non pourvue | 13 740 | 52.7 | 5 439 | 49.3 |
Pourvue | 12 332 | 47.3 | 5 587 | 50.7 |
Total | 26 072 | 100.0 | 11 026 | 100.0 |
12 300 demandes d’hébergement d’urgence ont été pourvues soit près de
50 % de l’ensemble des demandes. Cela représente 5 600 personnes, au
sein de 3 900 ménages, qui ont pu être mises à l’abri au moins une fois
dans l’année (figure 5). L’absence de places disponibles ou
compatibles avec la composition du ménage explique principalement que
l’autre moitié des demandeurs n’a pas pu être hébergée.
L’évolution mensuelle du nombre de demandes d’hébergement est liée
fortement à l’évolution du nombre de demandes non pourvues (figure
7).
Lorsque ces dernières augmentent, le nombre total de
demandes a tendance à augmenter également. Ainsi c’est à partir du mois
d’août et particulièrement au mois d’octobre que les volumes de demandes
non pourvues sont les plus élevés comme le nombre de demandes. La
part de demandes non pourvues va ainsi de 39 % en janvier à 64 % en
octobre, période où la tension sur l’hébergement est la plus forte
(figure 6).
⚠️ Attention les moyennes mensuelles, comme toutes les moyennes, peuvent niveler des valeurs journalières qui peuvent être beaucoup plus élevées ou beaucoup plus faibles que celles observées sur le mois ou dans d’autres mois. |
🔍 Les personnes
n’ayant qu’un seul type de réponse à leurs demandes représentent les
4/5ème des personnes ayant fait des demandes d’hébergement d’urgence en
2022 en Bourgogne-France-Comté mais près de la moitié de leurs demandes.
Ainsi 42 % des personnes n’ont eu que des demandes pourvues (4 015
personnes), 40 % uniquement des demandes non pourvues (3 900 personnes)
et 18 % des demandes non pourvues et des demandes pourvues (1 750
personnes)(figure 8). Ces dernières ont en moyenne des
parcours plus long de recours à l’hébergement d’urgence ce qui explique
que les demandes qu’elles expriment représentent la moitié du total des
demandes. Elles font en moyenne 8 demandes par personne alors que les
personnes qui n’ont qu’un seul type de réponse en font moins de deux en
moyenne.
Type de demandes | Personnes (nb) | Personnes (%) | Demandes (nb) | Demandes (en %) | Demandes/personnes (nb) |
---|---|---|---|---|---|
Uniquement non pourvues | 3 894 | 40.3% | 6 594 | 25.3% | 1.7 |
Uniquement pourvues | 4 015 | 41.6% | 5 754 | 22.1% | 1.4 |
Pourvue et non pourvue | 1 747 | 18.1% | 13 724 | 52.6% | 7.9 |
Total | 9 656 | 100.0% | 26 072 | 100.0% | 2.7 |
Département | Situation au moment de la demande | Motif de la demande | Type de ménage | Nombre de demandes | Part des demandes (en %) |
---|---|---|---|---|---|
Côte-d'Or | À la rue | Absence de ressources | Homme seul | 1 410 | 23,7% |
Côte-d'Or | À la rue | À la rue | Homme seul | 1 354 | 22,8% |
Côte-d'Or | À la rue | À la rue | Adultes avec enfants | 350 | 5,9% |
Doubs | À la rue | À la rue | Homme seul | 1 127 | 27,0% |
Doubs | Accueil de jour, service social, associations | À la rue | Homme seul | 327 | 7,8% |
Doubs | À la rue | Autres | Homme seul | 297 | 7,1% |
Jura | À la rue | À la rue | Homme seul | 335 | 18,1% |
Jura | À la rue | À la rue | Adultes sans enfants | 105 | 5,7% |
Jura | À la rue | Fin d'hébergement chez des tiers | Homme seul | 101 | 5,5% |
Nièvre | À la rue | À la rue | Homme seul | 796 | 30,0% |
Nièvre | Accueil de jour, service social, associations | À la rue | Homme seul | 416 | 15,7% |
Nièvre | Accueil de jour, service social, associations | À la rue | Mineur non accompagné | 332 | 12,5% |
Haute-Saône | Accueil de jour, service social, associations | Sortie d'hébergement/logement acc. | Homme seul | 954 | 49,0% |
Haute-Saône | Accueil de jour, service social, associations | Sortie d'hébergement/logement acc. | Adultes sans enfants | 140 | 7,2% |
Haute-Saône | Accueil de jour, service social, associations | À la rue | Homme seul | 138 | 7,1% |
Saône-et-Loire | À la rue | À la rue | Homme seul | 993 | 24,7% |
Saône-et-Loire | Accueil de jour, service social, associations | À la rue | Homme seul | 346 | 8,6% |
Saône-et-Loire | À la rue | À la rue | Adultes sans enfants | 288 | 7,2% |
Yonne | À la rue | À la rue | Homme seul | 647 | 20,1% |
Yonne | À la rue | Fin d'hébergement chez des tiers | Homme seul | 244 | 7,6% |
Yonne | HEB TIERS | Fin d'hébergement chez des tiers | Homme seul | 179 | 5,6% |
Territoire de Belfort | À la rue | À la rue | Homme seul | 1 106 | 48,7% |
Territoire de Belfort | À la rue | À la rue | Adultes avec enfants | 392 | 17,3% |
Territoire de Belfort | À la rue | À la rue | Femme seule | 254 | 11,2% |
Bourgogne-Franche-Comté | À la rue | À la rue | Homme seul | 6 437 | 24,7% |
Bourgogne-Franche-Comté | À la rue | Absence de ressources | Homme seul | 1 447 | 5,6% |
Bourgogne-Franche-Comté | Accueil de jour, service social, associations | À la rue | Homme seul | 1 341 | 5,1% |
💬
Répartition par sexe : Dans cette partie consacrée à la spécificité des demandes d’hébergement masculine et féminine, le choix a été fait de ne prendre en compte que les personnes adultes dont l’âge est connu et leurs demandes. Les mineurs ne sont donc pas compris dans cette analyse. Cela explique que les nombres de personnes et de demandes soient inférieurs à ceux décrits dans la première partie. |
En 2022, deux tiers des 6 650 personnes adultes ayant une demande
d’hébergement d’urgence enregistrée au 115 sont des hommes. Leur poids
est encore plus important parmi les demandes car les hommes réalisent
trois quart des 21 100 demandes de l’année exprimées par des adultes
(figures 10 et 13). Cet écart s’explique par le fait que les hommes
font plus de demandes en moyenne que les femmes : 3,7 demandes en
moyenne contre 2,3 pour les femmes. Les hommes peuvent être plus
fréquemment à la rue où ils sollicitent davantage le 115. Ils sont
également moins prioritaires que d’autres catégories de publics comme
les familles ce qui les amène à faire plus de demandes par personne. Ils
peuvent également aller dans des dispositifs tels que les abris de nuit
d’où ils sont amenés à sortir plus fréquemment. A contrario, moins de
femmes sollicitent le 115 et elle vont être plus rapidement mises à
l’abri lorsqu’elles y ont recours.
Sexe | Personnes (nb) | Personnes (%) | Demandes (nb) | Demandes (en %) | Demandes/personnes (nb) |
---|---|---|---|---|---|
Femme | 2 345 | 35% | 5 332 | 25% | 2.3 |
Homme | 4 307 | 65% | 15 787 | 75% | 3.7 |
Total | 6 652 | 100% | 21 119 | 100% | 3.2 |
En 2022, la part de femmes parmi les personnes ayant fait une demande d’urgence va de 26% dans la Nièvre à 38 % dans le Jura tandis que la part de femmes parmi les demandes va de 13 % en Haute-Saône à 32 % en Saône-et-Loire (figure 11) Le nombre moyen de demandes par femme va de 1,5 dans le Jura à 4,7 dans le Territoire de Belfort. Pour les hommes, il varie de 2,1 dans le Jura à 6,1 dans le Territoire de Belfort.
La part de femmes reste relativement stable (entre 25 et 31 %) sur les différents mois de l’année (figure 12). Elle est toutefois plus élevée à la sortie ou à l’entrée des vacances scolaires (31 % en septembre, 30 et 29 % en juin et juillet, 28 % en avril). Cela rejoint le propos d’un SIAO qui constate que les périodes de vacances scolaires sont des moments où les violences intrafamiliales sont plus nombreuses. Cela peut expliquer que des femmes avec enfants soient plus nombreuses à quitter leur domicile à ces périodes.
⚠️ Attention les moyennes mensuelles, comme toutes les moyennes, peuvent niveler des valeurs journalières qui peuvent être beaucoup plus élevées ou beaucoup plus faibles que celles observées sur le mois ou dans d’autres mois. |
En 2022, parmi les 9 240 personnes ayant sollicité le 115 pour une
demande d’hébergement, près des trois quarts sont des adultes. Les
mineurs, soit 1 940 personnes composent le quart restant (figures
13 et 14). Un quart d’entre eux sont des enfants de moins de 3 ans.
Quatre demandes sur cinq concernent des adultes. Le nombre moyen de demandes pour les adultes est plus élevé que celui des enfants. Ces derniers sont concernés par 2 demandes en moyenne sur l’année tandis que les adultes sont concernés par 3 demandes (figure 14). Toutefois, il y a un écart très important du nombre de demandes par personne pour les enfants selon que le mineur est accompagné (1,8 demande en moyenne) et s’il est non accompagné (7 demandes en moyenne).
🔍 Les mineurs non accompagnés : en 2022, 105 mineurs non accompagnés ont réalisé des demandes d’hébergement d’urgence au 115. Ce sont massivement des garçons (98 %). Ils représentent 5 % des mineurs concernés par des demandes et 18 % des demandes concernant les mineurs. Le SIAO de la Nièvre reçoit les demandes d’un tiers de la population des mineurs non accompagnés de la région et 80% de leurs demandes (figure 14). Le nombre de demandes par personne pour les mineurs non accompagnés y est particulièrement élevé (17) et explique l’écart très important au niveau régional du nombre de demandes par personnes pour les enfants selon que le mineur est accompagné (1,8 demande en moyenne) et s’il est non accompagné (7 demandes en moyenne).
Tranche d’âge | Personnes (nb) | Personnes (%) | Demandes (nb) | Demandes (en %) | Demandes/personnes (nb) |
---|---|---|---|---|---|
Moins de 3 ans | 398 | 4.3% | 792 | 3.0% | 2.0 |
Entre 3 et 17 ans | 1 538 | 16.6% | 3 269 | 12.5% | 2.1 |
Entre 18 et 29 ans | 2 351 | 25.4% | 7 146 | 27.4% | 3.0 |
Entre 30 et 54 ans | 3 637 | 39.4% | 12 038 | 46.2% | 3.3 |
Entre 55 et 64 ans | 449 | 4.9% | 1 302 | 5.0% | 2.9 |
65 ans et plus | 213 | 2.3% | 631 | 2.4% | 3.0 |
NR* | 656 | 7.1% | 894 | 3.4% | 1.4 |
Total général | 9 242 | 100.0% | 26 072 | 100.0% | 2.8 |
Total mineurs | 1 936 | 20.9% | 4 061 | 15.6% | 2.1 |
MNA** | 105 | 5.4% | 728 | 17.9% | 6.9 |
MA*** | 1 831 | 94.6% | 3 333 | 82.1% | 1.8 |
La répartition des demandes par tranches d’âges des personnes les ayant exprimées est légèrement différente selon les départements même si les adultes sont très majoritairement représentés. C’est en Haute-Saône que ces derniers sont les plus représentés tandis que La Nièvre se caractérise par une part élevée (18,6 %) de demande de mineurs de 3 à 17 ans (figure 15).
💬 La variable
“Typologie de sous-ensemble de ménage” caractérise la situation d’un
ménage au moment de la demande. Avant retraitement, elle comporte 10
modalités. Pour simplifier l’analyse et en concertation avec les SIAO,
nous avons recodé ces modalités de la manière suivante : - Hommes seuls - Femmes seules - Famille monoparentale : Femme seule avec enfant(s), Homme seul avec enfant(s) - Adultes avec enfants : Couple avec enfant(s), Groupe avec enfant(s) - Adultes sans enfant : Groupe d’adultes, Couple - Mineur non accompagné : Enfant / Mineur isolé, Enfants / Mineurs en groupe 97 % soit 6 416 ménages sont caractérisés par une seule typologie de ménage en 2022. Par exemple, un ménage d’une personne enregistré en tant qu’“homme seul” s’enregistrera dans cette situation tout au long de ses demandes en 2022. 220 ménages sont concernés par 2 et au maximum 3 configurations différentes en 2022 : cela peut s’expliquer soit par le fait qu’un ménage change de configuration de ménage au cours de ces demandes ( par exemple, une personne seule peut se retrouver en groupe et inversement), soit par le fait que les personnes au sein de ce ménage sont enregistrées avec leur configuration propre : par exemple, un ménage de 2 personnes peut être composé d’une personne sous le type “homme seul” et l’autre “femme seule”. Ces situations ne concernent toutefois que 3 % de l’ensemble des ménages. |
Environ 5 300 personnes seules ont fait une demande d’hébergement.
Elles représentent plus de la moitié de la population et sont concernées
par près des deux tiers des demandes de l’année (figure 16).
Les hommes seuls composent toutefois les trois quarts de cette
population des personnes seules et expriment la moitié des de l’année
(Figure 17). 3 080 personnes en famille ont sollicité le 115 pour
un hébergement. Elles représentent plus de 30 % de l’ensemble des
personnes ayant fait une demande au numéro d’urgence. Elles sont
concernées par 22 % des demandes de l’année.
Le nombre moyen de
demandes par personne sur l’année est plus élevé pour les mineurs non
accompagnés (7), puis les hommes seuls et les adultes sans enfants
(3) (figure 16). Ce sont les familles monoparentales qui ont
le plus faible nombre de demandes par personnes (1,6).
Types de ménage | Ménages (nb) | Ménages (%) | Personnes (nb) | Personnes (%) | Demandes (nb) | Demandes (%) | Demandes/personnes (nb) |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Adultes avec enfants | 371 | 5.4% | 1 430 | 15.0% | 3 211 | 12.3% | 2.2 |
Adultes sans enfants | 503 | 7.3% | 856 | 9.0% | 2 625 | 10.1% | 3.1 |
Famille monoparentale | 694 | 10.1% | 1 834 | 19.2% | 2 991 | 11.5% | 1.6 |
Femme seule | 1 185 | 17.2% | 1 249 | 13.1% | 2 735 | 10.5% | 2.2 |
Homme seul | 4 002 | 58.2% | 4 058 | 42.5% | 13 760 | 52.8% | 3.4 |
Mineur non accompagné | 116 | 1.7% | 119 | 1.2% | 750 | 2.9% | 6.3 |
Total | 6 871 | 100.0% | 9 546 | 100.0% | 26 072 | 100.0% | 2.7 |
La part de personnes seules parmi les personnes ayant fait une demande
d’hébergement varie de 50% en Côte-d’Or à 64 % en Haute-Saône, celle des
familles de 21 % dans la Nièvre à 42 % en Côte-d’Or.
La part des
personnes seules concernées par une demande va de 51 % en Saône-et-Loire
à 78 % en Haute-Saône, celle des familles de 7 % dans la Nièvre à 30 %
dans le Territoire de Belfort (figure 18).
Département | Type de ménage | Nombre de demandes | Part des demandes (en %) |
---|---|---|---|
Côte-d'Or | Hommes seuls | 3 517 | 59,1% |
Côte-d'Or | Adultes avec enfants | 689 | 11,6% |
Côte-d'Or | Femmes seules | 663 | 11,1% |
Doubs | Hommes seuls | 2 090 | 50,1% |
Doubs | Adultes avec enfants | 634 | 15,2% |
Doubs | Familles monoparentales | 605 | 14,5% |
Jura | Hommes seuls | 855 | 46,3% |
Jura | Adultes sans enfants | 270 | 14,6% |
Jura | Familles monoparentales | 247 | 13,4% |
Nièvre | Hommes seuls | 1 333 | 50,2% |
Nièvre | Mineur non accompagné | 588 | 22,1% |
Nièvre | Adultes sans enfants | 403 | 15,2% |
Haute-Saône | Hommes seuls | 1 381 | 71,0% |
Haute-Saône | Adultes sans enfants | 178 | 9,1% |
Haute-Saône | Femmes seules | 130 | 6,7% |
Saône-et-Loire | Hommes seuls | 1 686 | 42,0% |
Saône-et-Loire | Adultes avec enfants | 846 | 21,1% |
Saône-et-Loire | Familles monoparentales | 628 | 15,6% |
Yonne | Hommes seuls | 1 755 | 54,5% |
Yonne | Familles monoparentales | 488 | 15,2% |
Yonne | Femmes seules | 403 | 12,5% |
Territoire de Belfort | Hommes seuls | 1 134 | 50,0% |
Territoire de Belfort | Adultes avec enfants | 404 | 17,8% |
Territoire de Belfort | Femmes seules | 269 | 11,9% |
Bourgogne-Franche-Comté | Homme seul | 13 751 | 52,7% |
Bourgogne-Franche-Comté | Femme seule avec enfant(s) | 2 770 | 10,6% |
Bourgogne-Franche-Comté | Femme seule | 2 711 | 10,4% |
🔍 Profil des
personnes qui font 9 demandes et plus
En 2022, 536
personnes ont effectué 9 demandes d’hébergement d’urgence et plus auprès
des 115 de Bourgogne-Franche-Comté. Elles contituent 6 % des personnes
ayant fait des demandes mais expriment 40 % des demandes. Les hommes
sont surreprésentés par rapport à la moyenne des autres personnes ayant
fait des demandes, 84 % contre 62 %. Les adultes y sont davantage
représentés. 82 % d’entre eux ont entre 18 et 64 ans alors que cette
tranche d’âge concerne 64 % de l’ensemble des autres personnes. 62 %
sont des hommes seuls. Ces derniers représentent 46 % des autres
personnes. Plus de la moitié ont des demandes non pourvues. Elles sont
présentes plus régulièrement sur l’année : pendant et en dehors de la
période hivernale. Elles sont en proportion plus nombreuses dans les
départements de la Côte-d’Or, de la Nièvre et de la Haute-Saône.
🔍 Profil des
personnes qui font 1 seule demande sur l’année
En 2022, 5
647 personnes ont effectué 1 seule demande d’hébergement d’urgence
auprès des 115 de Bourgogne-Franche-Comté. Elles contituent 61 % des
personnes ayant fait des demandes mais expriment 22 % des demandes. Les
femmes sont surreprésentées par rapport à la moyenne des autres
personnes ayant fait des demandes, 39 % contre 24 %. 20 % des demandes
sont exprimées par des mineurs alors que les demandes de ces derniers
concernent 14 % des demandes des autres personnes. Les familles en
particulier monoparentales y sont davantage présentes (22 % contre 16 %
pour les autres personnes). La part de demandes pourvues y est plus
élevée que pour la moyenne des autres personnes (53 % contre 48 %).
Elles sollicitent le 115 davantage pendant la période hivernale. La
sortie et l’entrée dans les vacances scolaires constituent aussi des
moments où il y a un peu plus de demandes de ces personnes. Une
explication avancée par un SIAO est que ces périodes représenteraient un
moment de tension familiale qui entrainerait des demandes de mise à
l’abri de personnes victimes de violence.