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Les enquêtes relatives à la contamination des denrées alimentaires végétales

Publié le 20 avril 2020

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S’agissant des fruits et légumes, outre le danger lié à l’utilisation des traitements pesticides, la DGCCRF, en lien avec ses 10 laboratoires (Service Commun des Laboratoires, partagé avec la Douane) font, chaque année, des plans de prélèvements, de surveillance et de contrôle, en vue de vérifier la conformité des denrées alimentaires aux limites résiduelles fixées par la réglementation, de recueillir les données de contamination, de contrôler la prise en compte effective du danger et la maîtrise de ces risques par les opérateurs (notamment les producteurs, transformateurs, organismes de stockage).

Ces plans, généralement coordonnés au niveau européen, permettent de faire évoluer les textes (mesure de l’exposition des populations, fixation ou révision des seuils, mise en place de mesures d’atténuation…). Leur déclinaison et leur mise en œuvre régionale est coordonnée par le pôle C de la Direccte.
Ces plans permettent, outre la mise en évidence (voire le retrait/destruction-s’ils n’ont pas encore été consommés) des lots de denrées déclarées « impropres à la consommation », « non conformes », « à surveiller » [suite aux prélèvements analysés par les SCL], de faire évoluer concrètement les pratiques des professionnels (modernisation de l’outil de production, amélioration des process, surveillance des points critiques, mise en place d’autocontrôles…) et d’assurer la sécurité des denrées végétales consommées sur le territoire national.

En Bourgogne-Franche Comté, les plans 2019 ont concerné de nombreux risques de contamination :

  • radioactive (enjeu sanitaire posé par l’accident de Tchernobyl de 1986 - présence sur les différents territoires d’installations nucléaires) : 13 prélèvements auprès de producteurs (légumes feuilles, tubercules) et au niveau de denrées introduites/importées (baies, champignons sauvages, plantes aromatiques, épices originaires des Pays Baltes/Pays de l’Est) > pas de non conformités ;
  • par les mycotoxines, l’ergot, les alcaloïdes de l’ergot et les alcaloïdes tropaniques (risque de développement de moisissures sur les denrées - notamment durant leur période de stockage et en atmosphère humide - favorisant la production de mycotoxines, extrêmement toxiques) : 18 prélèvements sur des céréales (blés, orges, avoine, sarrasin …) et autres denrées (jus de pomme, pains) préférentiellement en amont des filières (organismes stockeurs, transformateurs tels les meuneries, producteurs de jus de fruits)  1 non-conformité suite à une teneur élevée d’alcaloïde d’ergot sur du blé ;
  • par les nitrates, les ions perchlorates et les chlorates (sources de contamination environnementales : fertilisants, sols contaminés, irrigation, agents de traitement/désinfection du process de lavage) : 8 prélèvements  1 non conforme (chlorates dans légumes carottes râpées 4ème gamme) ;
  • par les éléments trace métalliques (plomb, cadmium, mercure, arsenic, nickel, étain) et l’iode (toxiques dont l’accumulation dans l’organisme peut avoir des conséquences graves pour la santé ou perturber le fonctionnement de la glande thyroïdes (iode)) : 19 prélèvements auprès de cultivateurs/producteurs/grossistes/détaillants 1 jus de fruit « à surveiller » suite à la contamination au plomb lié au process de fabrication non conformes ;
  • par les composés néoformés (acrylamide, HAP… qui se forment au cours du procédé de transformation, notamment la cuisson/séchage/raffinage… ) : 20 prélèvements (cafés, compléments alimentaires, pain, biscuits, chips, röstis, beignets, frites, céréales pour petit déjeuner…)  2 non conformes (propolis (produit de la ruche) présentant un dépassement de HAP, baguette présentant un taux d’acrylamine supérieur à à la valeur limite, suite à barème de cuisson non adapté)
  • par les hydrocarbures d’huiles minérales : (contamination des denrées par les emballages usuels) : 4 prélèvements > 1 cacao « à surveiller », contaminé par des hydrocarbures d’origine minérale probablement lié à l’emballage en fibres recyclées.
  • par l’ionisation : l’ionisation (destinée à assainir les aliments et/ou augmenter leur durée de vie) est réservée à certaines catégories de produits et doit être déclarée sur l’étiquetage : 7 prélèvements >pas de non-conformes
  • par les alcaloïdes pyrrolizidiniques [AP] (substances toxiques synthétisées par certaines plantes adventices) : 6 prélèvements de miel >pas de non-conformes
  • par les alcaloïdes opioïques (contamination des graines de pavot) : 5 prélèvements de pains, céréales et crakers >3 impropres à la consommation suite à la présence trop élevée de morphine et codéine.

S’agissant d’un enjeu de sécurité alimentaire, il est pertinent d’exercer ces surveillances, afin d’une part, de maintenir une pression de contrôle auprès d’opérateurs importants de la région pour s’assurer de la mise en œuvre d’autocontrôles propres à maîtriser les risques de contamination des denrées, et par ailleurs d’encadrer les pratiques des opérateurs plus modestes (fabrications artisanales, transformations à la ferme) afin qu’ils améliorent leurs process et garantissent la conformité des produits proposés aux consommateurs.